L’autre langue des mots
suivi de Dragon noir sur fond blanc et Shibuya connexion
Les chemins qui mènent vers la poésie, non plus que ceux de la création picturale, ne peuvent se justifier ou s’expliquer hors d’une évidence obvie, pourtant juste : comme toutes les formes d’art, la poésie et la peinture exaltent une certaine quintessence de la vie.
Le titre de cet opus, L’autre langue des mots, suggère l’idée que les mots du poème n’ont pas grand-chose en commun avec ceux que nous utilisons dans la vie de tous les jours. Ils forment un autre langage, et si l’on en croit Antonin Artaud « tout vrai langage est incompréhensible ». Ces mots ne sont pas substance, ce sont plutôt des connecteurs, des passeurs ouvrant les portes dérobées d’un monde virtuel — à faire advenir —, espace où peut se réinventer un rapport à soi, à l’environnement naturel aujourd’hui menacé, à la pensée. La poésie, dit ainsi Jean-Claude Pinson, peut aider chacun « à mieux accentuer son existence, à lui conférer une plus juste allure ».
Quant au dialogue du poème, des encres et des couleurs, il s’insinue par contraste, tout en nuance et retenue, suivant l’énigme des empreintes, d’une ligne à l’autre, par-delà l’étrange énergie des incandescences, en marge des fulgurances. Aucune clé n’existe ici, on le sait ; seulement la rémanence de quelques traces, comme une trouée peuplée d’infimes poussières d’astéroïdes…
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L’autre langue des mots, suivi de Dragon noir sur fond blanc et Shibuya connexion, poèmes avec encres de Gilbert Conan, Éditions du Petit-Véhicule, Nantes, 2022, 76 p., 21 X 21, relié à la manière chinoise, ISBN 978-2-37145-777-5. Prix public : 30 €.
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